Claudine Wyssa, présidente de l’Union des communes vaudoises, se réjouit de la mise sous toit de la LAJE et mesure le chemin qui reste à parcourir.

Il y a quelques semaines, au bout de huit années de négociations serrées entre l’Etat et les communes vaudoises, le Grand Conseil validait la nouvelle loi sur l’accueil de jour (LAJE). Certes, cet accouchement fut douloureux. Néanmoins, au final, c’est une belle victoire d’étape pour les familles, enfants et parents de notre canton; elle permet de poursuivre le travail entamé sur le terrain depuis 2010 par les collectivités. Les efforts visent à répondre à une partie de la demande et à réduire progressivement le fossé entre les besoins des familles et les structures d’accueil disponibles, dans le préscolaire comme le parascolaire.

Depuis cette date, plus de trois mille nouvelles places ont été mises à disposition des familles. Cependant, le fossé à combler est énorme. En effet, notre capacité à couvrir les besoins oscille entre 20 et 25% dans le préscolaire (1 place sur 4 ou 5 suivant les classes d’âge); elle est deux fois inférieure dans le parascolaire, domaine dans lequel les situations varient fortement suivant les régions.

Sur le plan financier, cette nouvelle loi est rassurante. Les efforts inlassables fournis par l’Union des communes vaudoises (UCV) ont fini par payer: la participation financière du Canton augmente ainsi par paliers de 10 à 16% d’ici 2022. La gestion de l’autorisation et de la surveillance de l’accueil parascolaire sera également à charge de l’Etat. Cette contribution cantonale a toute son importance; elle ramène à terme la part Canton/communes à un tiers/deux tiers, allégeant quelque peu les dépenses assumées par les communes pour créer les structures d’accueil de jour. Pas négligeable puisque le coût global estimé dépassera les 600 millions de francs dans cinq ans; il aura doublé entre 2013 et 2022 – nous parlons de 35 000 places d’accueil à créer!

Le refus par le peuple de la réforme fiscale des entreprises soumise en votation le mois dernier n’aura pour seul effet que de freiner les coupes dans les budgets. Les communes se sont d’ailleurs toujours positionnées en faveur de la séparation de ces deux dossiers. Sur le fond le paquet vaudois plébiscité l’an dernier par la population n’est pas remis en cause. Sur ce plan, les employeurs privés participeront à l’effort à hauteur de 7%, même si la grande majorité des coûts, soit près de 4 francs sur 5, sera supportée par les communes et les parents.

Dans une société en pleine évolution, cette nouvelle loi offre un cadre réaliste et pragmatique aux acteurs publics. Les communes, dans la mesure de leurs moyens financiers, commencent dès aujourd’hui à définir les normes qui permettront la mise sous toit puis la réalisation de structures d’accueil conformes et à coûts raisonnables. Même si le chemin est encore long, la voie est dégagée, de quoi s’en réjouir.

Source:

https://www.24heures.ch/signatures/reflexions/Apres-la-victoire-d-etape-de-la-loi-sur-laccueil-de-jour/story/24165041